samedi 8 janvier 2011

5 mois avec mon seau

Lorsque je suis tombée par hasard sur le blog « 9 mois avec ma bassine », j’ai tout simplement fondu en larmes : incroyable, je n’étais pas seule ! Au moins une autre femme avait pris la peine de créer un blog pour exprimer/expliquer la souffrance que l’on éprouve lorsque l’on souffre d’hyperémèse gravidique. Je n’étais donc plus cette « folle » vomisseuse pathologique, cloîtrée chez elle, refusant sa grossesse, ambivalente comme nous l’expliquent nos bons docteurs bien pensants.

Le blog m’a permis de découvrir le Donormyl et de soulager mes vomissements. Outre les symptômes physiques, cela a été un grand réconfort moral que de lire les récits d’autres femmes, que j’aurai pu écrire moi-même tant elles décrivent ce que j’ai pu subir. J’ai donc décidé de vous raconter moi aussi, l’histoire de mes deux grossesses afin d’aider et de réconforter les femmes enceintes qui n’en peuvent plus de vomir.

En 2007, première grossesse « surprise », bébé s’est invité dans notre tout jeune couple et nous avons décidé de lui laisser une place. Mais très vitre, ma grossesse s’est avérée être un enfer : je vomissais du matin jusqu’au soir, je ne pouvais plus boire ni m’alimenter. Je ne dormais plus, je me levais tout le temps pour vomir. La nausée envahissait toutes mes pensées et mon être, j’étais un vomito sur pattes qui se baladait avec son seau. Vomir était un soulagement car les 10 minutes suivantes, j’étais soulagée, je pouvais même boire quelques gorgées de liquide puis la nausée revenait et je revomissais bile et autre mousse blanchâtre.
C’était affreux, j’avais soif, je pleurais de rage, il m’était impossible de boire de l’eau. Un moment, la citronnade passait puis dégoût. J’ai alors découvert le coca-eau (tu mélanges dans un verre 1/3 de coca avec 2/3 d’eau fraîche) et Ô miracle, ce breuvage passait ! J’étais heureuse de tout simplement pouvoir m’hydrater. Par ailleurs, je sentais que mon corps était affamé même si intellectuellement, je ne ressentais pas l’envie de manger. Je maigrissais et j’étais désemparée.

Du côté médical, aucune aide hormis des prescriptions de Vogalène, Primpéran ou d’homéopathie ; sages femmes, pharmaciennes et autres toubibs n’avaient pas grand-chose à me proposer hormis une bonne dose de culpabilité (désirai-je vraiment mon enfant ? et bla bla bla). Je dois avouer que j’ai douté, peut être qu’effectivement, je n’étais pas prête…
Comme les autres femmes qui ont témoigné, j’ai ressenti l’indifférence du corps médical, voir le mépris, ils ne me proposaient rien d’autre qu’une bonne perfusion et d’attendre (ça va passer) ; ben oui forcément au bout de 9 mois, on finit par accoucher !
Je me rappelle d’une pharmacienne hautaine, j’avais littéralement rampé jusqu’à son officine et je l’implorai de me trouver quelques chose qui marche pour ces putains de vomissements ; elle m’avait répondu « désolée, y’a rien qui marche, bon courage !!!! Au revoir ! » sur le ton de la plaisanterie. J’étais anéantie.

Mais j’ai tenu, je ne sais pas comment, mais j’ai tenu. Et au bout de 5 mois, cela s’est calmé spontanément. Je me disais : mon dieu, comment vais-je faire pour faire un petit deuxième !??? On m’a répondu : « t’inquiètes, les grossesses se suivent et ne se ressemblent pas ». Tu parles….
Ma petite fille est née et j’ai été éblouie par notre rencontre à tel point que je n’ai pu fermer l’œil de la nuit le jour de sa naissance, je l’ai regardé toute la nuit : comme elle était belle et combien je l’aimais ! Je l’ai allaité 7 mois et je pense être une bonne mère alors leurs théories pseudo psychologiques d’ambivalence de la grossesse pour justifier les vomissements gravidiques me font bien marrer…

2010, décision de deuxième bébé, un an de galipettes avant que la petite graine ne prenne. Couple hyper stable, amoureux. En bref, grossesse extrêmement désirée, qui finit par arriver.
Mais hélas, dès 6 SA, je me suis mise à me sentir nauséeuse... Au départ, rien de très méchant ; je me disais : « ah ah super, mon corps s’est habitué, cette fois ci, ça ira ! ». Mais en moins d’une semaine la situation a empiré : vomissements incoercibles, impossibilité de boire ou de manger. Impossibilité de dormir correctement car tout le temps envie de vomir, si par bonheur, je parvenais à extérioriser un peu de bile, je pouvais m’endormir pour une petite heure puis la nausée me réveillait à nouveau. J’étais épuisée et assoiffée. Heureusement, que mon compagnon me soutenait et pouvait s’occuper de notre petite fille de 3 ans. Moi, j’étais un légume léthargique et vomissant. Au bout de 4 jours de calvaire, un dimanche, je suis tombée sur le blog et j’ai découvert le Donormyl. Je n’aime pas trop prendre de médicaments à l’aveugle mais j’ai foncé à la pharmacie de garde. Soit le Donormyl m’aidait soit je n’aurai pas pu aller au boulot le lendemain... La pharmacienne ne savait pas que l’on le prenait dans cette indication, par contre, elle m’a spontanément rassurée quant à l’innocuité de ce médicament pour le fœtus. Elle était douce et gentille, m’a souhaité que ça aille mieux ; rien que ce genre d’attitude ça aide déjà.

J’ai pris deux comprimés et miracle ! Ca a cassé la spirale des vomissements. J’ai même pu vaguement dormir la nuit et manger (en me forçant beaucoup) un peu de riz. Le lendemain, cela allait beaucoup mieux, j’étais juste nauséeuse. J’ai du augmenter les doses ; actuellement je prends 1 comprimé de Donormyl (15 mg) et 1 cp de Magné B6 matin, midi et soir. Ce traitement me permet : de boire, de dormir, de manger et de travailler. Je reste nauséeuse par moment et je vomis (exclusivement de la bile) une à deux fois par jour. Je considère que cela va beaucoup, beaucoup mieux !!!! A ce rythme, si le Donormyl continue à fonctionner, je pourrai tenir 4 ou 5 mois.
A noter, que la première semaine de traitement, j’étais complètement endormie au boulot ; à présent, avec l’accoutumance, je me sens moins léthargique.
Je continue à boire ma mixture coca+ eau qui est un véritable remède !!!! Je ne bois jamais de soda habituellement mais là, cela me permet de me réhydrater. J’ai remarqué qu’il ne fallait pas que j’aie l’estomac vide. Il faut essayer de manger des trucs consistants (genre féculents, pâtes, riz, pain). Mon organisme a « besoin » de vomir de la bile ou de la mousse blanche régulièrement mais les aliments ne sortent plus. J’ai beaucoup de mal à boire de l’eau pure, comme si ça me gênait dans l’estomac, c’est assez bizarre.

Comme conseil : il faut absolument casser le cycle : vomissements/anorexie car j’ai l’impression que plus on ne mange pas, plus on vomit, et plus on va mal. En gros, il faut se forcer à manger pour que cela aille mieux (facile à dire mais avec le Donormyl on y arrive).
J’ai discuté avec une jeune obstétricienne et elle connaissait le Donormyl dans cette indication ; comme quoi y’a espoir que cela change ! Par contre, le discours sur l’ambivalence vis-à-vis de la grossesse perdure : « la preuve, y’en a bien qui finissent par avorter » dixit. Cela me choque ce genre de raccourcis ; de raisonnements à deux euros. La souffrance due aux vomissements gravidiques n’est pas du tout reconnue.

Je souhaite vraiment bon courage aux futures mamans qui vomissent ; je suis comme vous, je souffre. N’hésitez pas à prendre ce traitement, cela peut vous aider. C’est vendu sans ordonnance et c’est vraiment pas cher (2 euros les 10 cps).

Bon courage, non vous n’êtes pas folles et oui, il y a des femmes qui vous comprennent et qui ont vécu ou vivent la même chose.
Et moi, je dis : et même si cette histoire d’ambivalence était réelle, est ce que cela justifie de nous laisser souffrir et vomir dans notre coin ? Le corps médical (dont je fais partie) n’est-il pas censé nous aider ? Pourquoi se refuser à prescrire un médicament sans danger apparemment et qui soulage nos symptômes ?

Bon courage.

Leila

4 commentaires:

  1. Bravo!!! et ton récit est très sympa! On est toutes ravies de te compter parmi nous sur le site!
    En tout cas tiens nous au courant de l'arrivée de petit bout N°2, et du bon déroulement de ta grossesse!
    Et aussi dis nous si tu arrives à faire entendre raison à ton obstétricien!
    à bientôt,
    Décopatch

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  2. Merci pour ce bel article...Un seul comprimé de donormyl le matin te suffit alors? Moi, c'est toute la journée, mais surtout la nuit que c'est horrible...Je pensais fractionner matin, midi et soir. Qu'en penses tu? Merci par avance.

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  3. Désolée de revenir sur le site aussi tard et de n'avoir pu répondre à ta question... Mais si cela peut servir à quelqu'un: il faut effectivement fractionner le Donormyl matin, midi et soir.
    J'ai accouché d'un magnifique bébé de 4 kgs (!) le 24/08/2011 qui se porte comme un charme et qui n'avait aucune "séquelle" relative à la prise de Donormyl.
    J'espère, Vic, que ta fin de grossesse et ton accouchement se sont bien passés.
    En ce qui concerne les mentalités des obstétriciens, je n'arrête pas de leur parler de l'ampleur de notre souffrance et du bienfait du Donormyl. Un collègue en prescrit depuis...
    Bon courage à toutes!

    Leila

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  4. Je me retrouve egalement dans cette situation pour la 2 fois ( bebe 2 tant attendu), je viens de sortir de lhopital le medecin n a pas trouve bon de m arreter car il estime que le fait de me conforter dans cet etat n est pas bon et que reprendre le travail serait que benefique... comment je ne sais pas en tous cas je suis barbouillee nauseuse et je n arrete pas de vomir je n en peux plus. Je vais essayer le Donormyl en esperant que cela pourra m aider...

    le 18 juin 2014

    vaness

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