mardi 4 novembre 2008

L'envers du décors.

C'est difficile de mettre un titre à mon histoire. J'aurai aimé l'intituler "2 fois neufs mois de bonheur" ou "enceinte et en pleine forme", mais il n'en est rien. Voilà mon histoire:

Je voulais un bébé depuis longtemps. Pour moi avoir des enfants est la plus belle chose au monde, les porter dans son ventre, au chaud, quoi de plus merveilleux. J'étais mariée depuis 4 ans et l'idée d'ajouter un petit être à notre famille nous paraissait très naturelle. Le parcours fut assez long, il m'as fallut un peu de temps avant de tomber enceinte, notre joie était alors indescriptible à la lecture du test de grossesse. Je fini mon premier mois sereinement, me disant, super, un mois de fait et je suis en pleine forme. Puis un soir, je n'avais pas faim, je commençais à avoir un peu mal au cœur et je vomi. Bon quoi de plus normale, je suis enceinte. Le lendemain je ne peu plus rien avaler, je vomi 4-5 fois, je suis fatiguée. Le surlendemain je vomi 1fois, 2 fois, 3 fois, 10 fois , çà m'en réveille la nuit et le reste du temps, je dort. Au bout de 15 jours sans boire, ni manger, je suis à bout de force, j'ai perdu 7 kilos, je dort 18heures par jours. Je me sent si mal, qu'est ce qui m'arrive? Comment je vais faire? Je vais pas passer encore 15 jours comme çà? Mon médecin m'avait donné du motilium et m'avait dit que si çà ne s'améliorait pas c'était la chambre noire à l'hôpital, sans visite...
Quoi, c'est quoi ce truc, je suis enceinte, malade et on veut me mettre au cachot! Je ne comprenais plus rien. Fréquentant un site fondée par des Canadiennes pour des femmes ayant du mal à avoir des enfants, je leur raconte mon histoire. Toutes sont surprises et me disent, mais prends du Diclectin. Là, démarre des heures de recherches sur le net, je comprends que le Dicletin a un équivalent moléculaire français: le Donormyl. J'étudie les dosages, lit les sites canadiens, puis je vais voir ma pharmacienne qui à mon plus grand bonheur connaît ce médicament. Son mari est gynécologue et vient d'avoir une formation sur le sujet. Elle sera mon seul soutient. Je prends un premier 1/2 comprimé en sortant et là, magie. Je n'y croyait pas, je passe la matinée sans vomir. Je recommence à boire doucement, je meure de soif. Je continue le traitement, à 3 demis comprimés par jours puis 4 demis. Je ne vomi plus, me réhydrate et continue à faire des recherches. Tous les mois j'essaie d'arrêter et tous les mois je tiens quelques jours puis tout recommence, violemment. Finalement il faudra que j'attendes 8 mois 1/2 pour arriver à arrêter. Toute au long de ma grossesse j'ai poursuivit mes recherches car c'est bien connu, on ne doit pas prendre de médicament quand on est enceinte! Mais que faire quand les choses se passent ainsi, je voulais mon bébé, pas mourir avec mon bébé et à cette vitesse là, je serai pas aller loin! Mes recherches étaient rassurantes et effectivement ma petite fille était magnifique. Aujourd'hui elle à 3 ans, mais à toujours été très en avance sur son âge. A la pharmacie on l'appelait le bébé Donormyl, oui c'était notre histoire.

Pendant ces 3 années, j'ai continué mes recherches. J'ai été révoltée de voir qu'on ne proposait pas se traitement en France alors qu'ailleurs il est prescrit depuis 20 à 40 années. Ce qui m'as le plus toucher c'est de voir que des femmes vivaient la même chose, sans traitement efficace tout au long de la grossesse et que certaines mettaient fin à leur rêve prématurément car on les avaient persuadées que si elles étaient tant malade c'est parce qu' inconsciemment elles ne voulaient pas de leur bébé!


L'année dernière, on décide d'agrandir notre famille. Au bout de quelques mois je tombe enceinte, mais je perds mon bébé ( 1 mois 1/2 de grossesse et ni nausées, ni vomissements). Pour nous ce sera un vrai deuil à faire, deuil de notre bébé, deuil de notre joie... Je ne rentre pas plus dans le sujet.


J'attends le délai recommandé, puis je retombe enceinte. J'ai peur de le perdre à nouveau. Au bout d'une semaine de grossesse, je commence à avoir des dégoûts, la nourriture passe moins bien. Curieux, j'adore manger et cuisiner! Je dit à mon mari, pas besoin de test de grossesse cette fois, je ne supporte déjà plus les odeurs, je sais que je suis enceinte, je n'ai même pas besoin d'attendre la fin du cycle. La semaine suivante, je doit recommencer le Donormyl. Je commence à petite dose, je vomi un peu, puis un jours la machine s'emballe, je vomi tous les 1/4 d'heures. J'augmente les doses, je vomi toujours, j'augmente encore, je vomi toujours. Je perds plus doucement à nouveau 7 kilos. Je fini à 2 mois de grossesse par prendre la valeur de 3 comprimés entier par jours ( soit quasiement le double de ma première grossesse). Je doit les espacer des repas sinon çà ne fonctionne pas. Et je doit manger des bonbons dès que je suis submergées par les nausées car en plus s'ajoute un problème d'hypoglycémie qu'il à fallut que je décèle seule. Là encore j'avais bien tenter d'aller au médecin et à la maternité, mais la réponse était la même, on ne peu rien faire de plus, sinon on peu vous proposer notre petite chambre au bout du couloir, mais vous n'avez pas l'air de faire partie de celles qui en ont besoin! ( ouf!). Alors je me suis débrouillée comme j'ai pu. J'ai passé 3 mois 1/2 horribles, à manger ce que je pouvais quand je pouvait. Le soir c'était pire, je buvait seulement du coca sans caféine. J'ai survécue grâce à mon traitement, mes bonbons et l'amour de ma famille.
Oui, en arriver là c'est survivre. Dans les moments ou çà me reprenait et ou je vomissait tous les 1/4 d'heures, mon morale était au plus bas, je me laissait aller aux larmes un bon coup et je repartait. J'avais compris que garder le morale était primordiale. Malgré tout ce que j'avais vécue, aimer sa grossesse au début est difficile et on vient à ce dire: "mais qu'est ce que j'ai fait!"
Je n'aime pas cette phrase et pourtant je l'ai pensée à chaque grossesse. Oui même après avoir eu si mal quand j'ai perdu mon bébé, j'arrivai encore à me dire çà. C'est tellement insupportable cette souffrance, c'est comme si 10 gastro vous tombait dessus en même temps. J'ai eu la gastro entre mes grossesses, quel bonheur, c'est de la nioniotte à côté de çà. Enceinte, on en arrive à un point ou on ne sent même plus les choses venir tellement on est nauséeuse tout le temps, combien de fois je me suit vomit dessus ou bien ou j'ai arroser les murs de mes toilettes! J'ai même expérimenter le vomissement à sec tellement mon estomac était essoré.
Oui, c'est délicat à raconter, à dire qu'on as souffert au moment ou on espérait être le plus heureuse. Je m'obligeait à sortir même malade pour garder le morale. Une fois j'ai accompagnée mon mari au courses alors que c'était une journée ou j'allais mal. On aurait dit anorexique. Voir toute cette nourriture!!! Horreur, j'en avait mal partout. Je connaît tous les petits coins de mon quartier ou l'on peu vomir discrètement sans être prise pour une alcoolique.

Aujourd'hui je suis enceinte de 7 mois révolus. Dans 2 mois ma deuxième petite fille arrivera. Passé 3 mois 1/2 les choses se sont calmées. Je prends toujours 3 demis comprimés de Donormyl et j'ai bien du mal à attendre à chaque fois la dose suivante. J'aime mes filles, de tout mon coeur. Je vous jure, j'en pleure quand je pense par quoi je suis passée pour les mettre au monde. Je rêvait d'avoir 4 filles, j'en aurait 2. Oui c'est fini pour moi. J'ai peur d'y rester un jours si je recommence. Elles seront mon plus grand bonheur, ma plus grande fierté. Je les aimerait le double.

çà reste et restera une grande souffrance pour moi d'être si malade enceinte. J'idéalisais ces moments, c'était mon plus grand rêve. Maintenant je rêve d'aider d'autres femmes qui vivent un enfer. Pouvoir en parler avec d'autres pendant ma seconde grossesse, qui pouvaient me comprendre, qui avaient vécue quelque chose d'aussi exceptionnel, m'as fait beaucoup de bien.
Pouvoir aider certaines à comprendre qu'elles n'étaient pas folle, que c'est pas parce qu'on vomit c'est tripes qu'on ne veut pas de notre bébé, que tout çà n'est pas dans notre tête mais bien dans notre corps et qu'on ne sait juste pas nous expliquer "pourquoi?". Le mot hyperhémèse n'est jamais employer, on vous dit juste vous êtes enceinte! Pourtant oui, toute cette souffrance à bien un nom, mais tout le monde l'ignore! Pourquoi chercherait t'ont la cause réel de votre mal puisqu'on la connaît, vous êtes enceinte et ne voulez pas de votre bébé. J'ai par chance pas entendu çà pendant ma grossesse, mais tellement l'entende. Pourtant je suis convaincu qu'il se passe quelque chose dépendant de la grossesse. Le phénomène est quasi identique chez chacune de nous. Pourtant on vous répète : la grossesse n'est pas une maladie! Je veut bien la grossesse en elle même, ok, mais ce qui s'y associe, c'est pas une maladie, dans mon cas, c'est l'enfer!

Depuis que mon traitement gère mon hyperhémèse j'adore être enceinte. Je profite donc une dernière fois de mes derniers mois.

4 commentaires:

  1. Ponobie, quand tu racontes que tu as perdu ton bébé au bout d'1 mois et demi pendant lequel tu n'avais pas eu de symptômes particuliers, ça me fait penser que mon gynéco me disait tout le temps "vous avez des nausées, je suis ravi !" (sous-entendu, c'est bon signe c'est que vous êtes toujours enceinte). Je n'ai vraiment compris ce qu'il entendait par là que plus tard en lisant que les nausées attestaient que tout le chambranle de la grossesse était toujours en marche. La prochaine fois je m'en souviendrai car dans ce calvaire, s'ajoutaient ma crainte de faire une fausse couche et mon incapacité à imaginer que je puisse refaire la démarche d'être enceinte (par rapport à la souffrance de l'hyperémèse bien sûr).

    Bon, mais on ne peut bien sûr pas en tirer les conclusions que celles qui n'ont pas ce type de symptômes feront une fausse couche, bien heureusement !

    HaricotMungo

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  2. Il me touche ton témoignage...j'ai aussi eu une gastro qqs mois après la naissance de ma fille: j'en riais!!!!

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  3. bonjour,
    je tombe sur ton blog un peu au hasard et je ne peux m'empècher de commenter!
    j'ai subi le meme enfer pour mes 2 grossesses(2 filles :))
    j'ai tout connu, la chambre noire comme tu l'appelle(je n'ai pas trop compris pourquoi on me punissait comme sa?pourquoi tant d'acharnement je ne souffrais pas assez??)
    la psy (ah bon je suis folle en plus???)
    mais au final aucun traitement efficace, aucune écoute, pas de prise au sérieux,rien!
    j'étais enceinte,j'étais folle et pis voila au revoir madame!!!!
    total je voulais 4 enfants, naturellement je n'en veux plus et pourtant...la aussi c'est un véritable deuil pour moi!
    sa fait du bien de l'écrire et de voir qu'on est pas seule mais rien ne bouge, aucune étude sérieuse, tout le monde s'en fout!!
    on envoi des sondes sur mars mais soulager les femmes enceintes on sait pas faire!hérésie....

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